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Porter des équipements moto : même en ville ?

S'équiper même en ville_1

En ville, on ne va pas loin et on ne roule pas vite, alors est-il vraiment nécessaire de porter des équipements moto ? A mes yeux, la réponse est très claire : oui.

La ville est certainement le lieu qui concentre le plus de dangers et la plus grande variété de dangers au kilomètre carré. Les risques d’accident sont partout autour de nous : ce virage avec cette tâche d’huile ou d’essence, ce chien trop jeune qui voit passer ce pigeon trop gras et qui traverse soudainement la route pour l’attraper, ce livreur de colis en camionnette qui aime les feux oranges un peu mûrs mais déteste en même temps la couleur orange de ses clignotants et préfère ne pas les utiliser. On croise aussi ce jeune étudiant avec un gros sac à dos, livrant à vélo des repas à domicile en fonçant à travers la ville comme s’il transportait une bombe à désactiver avant son explosion. On retrouve également ce conducteur en deux-roues ou en voiture qui ne sait même plus ce que « contrôle direct » signifie, ou cet autre qui n’a jamais bien compris comment négocier un rond-point et n’a jamais osé demander à sa femme. Bref, les dangers sont vraiment partout en ville et une chute fait mal et blesse facilement, même en ville. Alors pourquoi ne pas s’équiper correctement, même en ville ?

Faut-il un équipement minimum ?

Aujourd’hui en France, le casque et les gants sont les seuls équipements obligatoires et représentent donc, aux yeux de la loi, l’équipement minimum pour rouler en règle, que ce soit en ville, à la campagne ou sur autoroute. Ce n’est pourtant clairement pas suffisant pour être bien protégé. Un débat a lieu en ce moment pour savoir s’il faut rendre obligatoire d’autres types d’équipements. Personnellement, je pense qu’il s’agit d’une réponse inadaptée au problème. Je pense qu’il y a d’autres moyens de démocratiser les équipements moto avec par exemple des réductions de TVA ou des partenariats avec les assurances. Je crois aussi qu’il y a d’autres éléments que l’on devrait rendre obligatoires, des éléments que chacun peut se procurer facilement : de la conscience et du bon sens.

La conscience et le bon sens : des notions très relatives…

Sachant que la loi n’exige qu’un casque et des gants lorsque l’on roule à deux-roues, c’est en effet à chacun de prendre ses responsabilités et faire ses choix sur son niveau d’équipement. Pour ma part, je suis exigeant. Quand je roule, je porte toujours au minimum un casque intégral, un blouson moto, une dorsale intégrée dans le blouson, un pantalon moto, des chaussures moto. Même si c’est pour rouler uniquement en ville sur quelques kilomètres. Ça peut paraître un peu obsessionnel mais contre le risque d’abrasion, j’ai fait le choix de la raison ! Selon les situations de roulage, j’adapte ensuite mon matériel : je roule avec des équipements en textile ou en cuir, je remplace mes chaussures par des bottes touring ou racing, j’utilise une dorsale indépendante du blouson à la place de la dorsale dans le blouson (car plus grande et plus protectrice) et je rajoute enfin ma protection pectorale pour mieux protéger la cage thoracique. Quand je tape dessus, j’ai l’impression d’avoir des gros pecs, et ça c’est quand même cool.

Objet roulant identifié : le motard urbain

Tu es un motard qui roule principalement sur le périph’ parisien ou en ville pour aller au boulot ? Pas de problème, les marques d’équipements moto ont massivement investi la catégorie « urbaine » : que ce soit pour les blousons, pantalons, gants et chaussures, elles proposent des produits pour l’hiver et l’été qui allient protection et discrétion en ressemblant à des vêtements de tous les jours. Il existe donc des moyens de rouler en ville toute l’année tout en étant protégé correctement.

Exemples d’équipements urbains pour la moto : une partie de la gamme Furygan. (Crédits : catalogue Furygan 2018)

Pour ma part, lorsque je roule à moto en ville, j’opte pour mes jeans de moto et mes chaussures de moto qui ressemblent à des vêtements urbains classiques : je peux donc les garder une fois que je suis descendu de ma machine. Je suis également amené à me rendre en ville après des longs trajets : dans ce cas, je porte un pantalon moto en textile ou en cuir et des bottes touring ou racing mais j’emporte avec moi une « tenue civile » afin de me changer à destination. Naturellement, plusieurs de mes amis ou des personnes qui m’ont rencontré pour la première fois m’ont déjà demandé : « Ce n’est pas trop contraignant ? » La réponse est oui, mais c’est le choix que je fais pour me déplacer à moto dans les conditions maximales de sécurité.

Les mathématiques, c’est fantastique

Cédric Villani, le génie français des mathématiques ! (Crédits : @CedricVillaniOfficiel)

En ville, de nombreux conducteurs de deux-roues choisissent de ne pas s’équiper sous prétexte que l’on ne va pas loin et que l’on ne va pas vite. En réalité, même à 50 km/h, une chute peut facilement te casser un membre ou te brûler la peau. Et n’oublie jamais que la route veut ta peau et qu’elle peut te choper au moment où tu t’y attends le moins. C’est une certitude quasi-mathématique.

Tu me croiras ou pas, mais l’histoire qui suit est vraie : j’ai roulé une seule fois sans blouson, une fois qui devait seulement être l’affaire de 3 kilomètres et c’est pourtant la seule fois où me suis vautré sur la route ! Bon, je suis tombé à moto presque à l’arrêt lors d’une tempête de neige l’hiver dernier, mais ça ne compte pas. La chute sur le bitume lors d’un trajet de 3 kilomètres, c’était il y a environ 10 ans. J’étais jeune, je roulais en 125 cm3 et je me délectais d’un été bucolique. Ça sentait bon l’insouciance et j’avais exceptionnellement laissé mon blouson au placard. Sur une petite route résidentielle, un sillon de sable que je n’avais pas vu dans un virage en descente m’a ramené à la réalité : je roulais seulement à 40 km/h mais je me suis retrouvé avec une belle pizza (même pas italienne) sur le bras droit pendant plusieurs semaines. De très loin, ça ressemblait à un tatouage. De près, c’était juste moche et j’arrivais presque à lire une phrase dans la forme de la blessure : bien fait pour toi. Cet été-là, j’ai compris que j’avais voulu jouer avec les probabilités et que les maths s’étaient retournées contre moi.

Nicolas
Nicolas
Je suis convaincu que la passion nous emporte loin...surtout si on y va à moto ! Avec mon supermotard 50 cm3 à mes débuts jusqu'à ma sportive 1000 cm3 aujourd'hui, je roule depuis 15 ans. Je roule en ville et en montagne, sous le soleil et la pluie, sur la route et sur circuit : pour moi, la moto se vit 365 jours par an. Si on partage cette passion ensemble, c'est encore mieux, non ? Alors c'est parti : live, love, ride !

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