Hello à tous !
Aujourd’hui on va aborder un sujet un peu technique mais vital : le freinage ! Et surtout les différences de freinages entre la route et la piste.
Tu vas me dire, qu’y a-t-il tant à savoir sur le freinage ? On attrape le levier et on le serre jusqu’à ralentir à la vitesse désirée non ? Pourquoi cela serait différent sur route ou sur circuit ?
Et bien oui ! Il y a des réelles différences sur la manière de freiner et de ralentir.

Bien freiner sur la route
Avoir des freins en bon état
Et cela vaut aussi sur circuit ! Ne néglige pas la qualité de tes plaquettes ni leur usure. Pense également à purger le liquide de frein qui perd de sa qualité avec le temps. C’est la base d’un bon freinage !

Anticiper
Sur la route, s’il t’est possible de ralentir sans planter les freins, c’est encore le mieux. Et en plus tu feras des économies de plaquettes et de disques. 😉 Mais pour cela il faut anticiper : les feux rouges, le véhicule devant toi, une intersection ou un virage sans visibilité, du gravier sur la route, etc. Observe l’environnement autour et devant toi pour ajuster au mieux ton freinage.
Connaitre ton environnement te permettra de freiner plus efficacement et plus en sécurité. Et si tu as anticipé ton allure, pas besoin de freiner, tu passeras à la bonne vitesse en courbe.
Regarder loin
Indispensable pour anticiper ! En moto, il ne faut pas regarder juste le bout de ta roue mais là où tu veux aller. Et c’est d’autant plus important en cas de freinage d’urgence : si tu regardes l’obstacle que tu veux éviter, c’est le meilleur moyen d’aller droit dessus ! Alors regarde au loin et balaye les yeux de droite à gauche de temps en temps pour éviter les surprises.
Freiner en ligne droite
On ne le répète jamais assez, le freinage à moto est plus efficace en ligne droite. Et on ne se rend pas compte mais à moto il est possible de freiner TRÈS fort en ligne droite, jusqu’à soulever la roue arrière du sol. Par contre, si tu sautes sur les freins en virage, tu risques, dans le meilleur des cas, de modifier ta trajectoire et dans le pire, t’en coller une !
Freiner de l’avant en virage va redresser ta moto et te faire élargir ta trajectoire. Et si vraiment tu y vas trop fort, il y a un gros risque de perdre l’adhérence de la roue avant et de chuter.
Cependant, si tu arrives un peu vite dans un virage ou une situation mal anticipée, il est possible de te servir du frein arrière pour te ralentir. L’utilisation du frein arrière en virage aura aussi pour action de resserrer ta trajectoire.
Garder des distances de sécurité
Même s’il est possible d’esquiver un obstacle avec ta moto à faible allure (jusqu’à 60km/h environ), mieux vaut conserver une distance de sécurité avec le véhicule devant toi en cas de freinage d’urgence. Ton temps de réaction est le même qu’en voiture mais la distance de freinage va varier en fonction de l’état de la route, de sa température, de l’usure et la qualité de tes pneus, etc…

Doser son frein
Sur route, il est préférable d’avoir un freinage doux et progressif. En bref, garde-en sous le coude au cas où le virage se resserre, qu’il y ait un obstacle imprévu, etc. Si tu as un peu de marge tu pourras mieux ajuster ton freinage pour réagir à la situation rencontrée.

Bien freiner sur circuit
Sur piste, on est pas là pour regarder le paysage, on chasse le chrono ! Donc on essaie de ralentir le moins possible, et ça, ça a une grosse incidence sur la manière de freiner.
Investir dans des durites aviation
En plus d’avoir des plaquettes, disques et liquide de frein en bon état, sur piste il est fortement recommandé d’équiper ta moto avec des durites de frein type « aviation ». Ce sont des durites de liquide de frein doublées d’un tressage métallisé, issues d’une technologie provenant de l’aéronautique. Contrairement aux durites d’origine en caoutchouc, elles ne se dilatent pas avec la chaleur et donc rendent ton freinage constant lors des tours effectués sur circuit.
Pourquoi les durites classiques se dilatent avec la chaleur sur piste ? Car on freine beaucoup plus fort que sur la route (et plus souvent aussi), ce qui a pour effet de faire chauffer beaucoup plus ton liquide de frein ainsi que les durites. Et chaleur = dilatation du caoutchouc !

Adapter ta position
Redresser ton buste
Au début du freinage, il faut te reculer dans ta selle pour mettre du poids à l’arrière de ta moto et ainsi limiter le balayage et délestage de la roue arrière. Aussi, redresse nettement ton buste, cela permet de tendre tes bras et de verrouiller tes coudes afin de moins subir le freinage musculairement et de pouvoir rester au fond de ta selle.
Serrer tes cuisses
Pour ne pas te retrouver le guidon dans les dents et assis sur le réservoir, il faut gainer tes abdos et serrer tes jambes contre le réservoir. Si besoin, colle un grip additionnel sur les côtés de ton réservoir pour éviter de glisser vers l’avant. Aussi, cela te permettra de garder les bras plus souples et d’être moins crispé(e) à l’entrée dans le virage.
Déhancher avant le freinage
Pour avoir ça de moins à penser pendant la phase de freinage et dans le virage, anticipe et sors une fesse de ta selle du côté du virage qui arrive AVANT d’amorcer ton freinage.
Prendre des points de repères
C’est le plus important mais aussi le plus difficile à faire sur circuit pour progresser. On a tendance naturellement à freiner « au feeling ». Sauf que notre feeling n’est jamais le même d’un tour à l’autre… On va souvent freiner trop tôt, parfois trop tard… Pour éviter cela et diminuer ton temps et ta distance de freinage il va falloir prendre des points de repère. Une tâche au sol, un panneau, une passerelle, tout objet fixe visuellement facilement repérable est bon pour servir de point de repère de prise des freins. Au fur et à mesure des tours enchainés, on va ensuite décaler ces repères de freinage petit à petit, de mètre en mètre, pour freiner plus tard, plus fort, et ainsi progresser au chrono !
Chasser les temps morts
Un temps mort sur piste, c’est lorsque ni on freine, ni on accélère. Ces phases où on se laisse ralentir et mourir en quelque sorte… Et les temps morts sont les ennemis jurés du chrono ! Il faut minimiser ces phases voire les supprimer tout simplement (pour les meilleurs) : il faut arriver à couper les gaz uniquement au moment où tu attrapes ton levier de frein, pas avant !
Faire un freinage dégressif
Sur piste, on commence par freiner très fort puis on relâche le levier progressivement en même temps que l’on entre dans le virage et que l’on met de l’angle à sa moto. Et cela, idéalement jusqu’au point de corde où on lâche 100% du frein pour reprendre les gaz. Cela s’appelle le freinage dégressif. Cela permet d’avoir de l’angle tout en conservant du frein dans le virage (et sans redresser la moto) et donc d’avoir beaucoup de poids et de grip sur le pneu avant.

Bien régler tes suspensions
Lors d’un freinage, la moto plonge sur l’avant et l’arrière se déleste. Il faut que ta fourche travaille de manière optimale (ni trop vite, ni trop doucement) et s’enfonce un maximum sans arriver en butée. Idem pour ton amortisseur arrière qui doit se détendre à la bonne vitesse pour que la roue arrière reste en contact avec le sol ! Pour régler cela, on va jouer sur les 3 paramètres des suspensions : la précharge, la détente et la compression. Le sujet étant complexe, je t’invite à te documenter spécifiquement sur le sujet ou te rapprocher d’un pro pour régler cela.

Tu vois qu’au final la manière d’aborder le freinage est très différente dans les 2 cas d’utilisation de ta moto ! La théorie ne remplaçant jamais la pratique et l’expérience vécue. Maintenant il te reste plus qu’à freiner, rouler, et freiner encore !