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VALENTIN GRIMOUX : Dernière course sur le tracé d’Albi

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Voilà c’est la dernière course du championnat de France Superbike qui se déroule sur le circuit d’Albi. Je suis impatient de remonter sur ma R6.

Après avoir parcouru plus de 850 km nous arrivons mon père et moi jeudi midi. Nous nous mettons de suite au travail, préparons le box et les finitions de ma moto pour être prêts pour les essais libres de vendredi.

Les essais libres du vendredi

Comme d’habitude il y a 2 sessions de 40 minutes d’essais libres le matin et l’après-midi. Je ne connais pas ce circuit, il est important pour moi de l’apprendre. J’effectue donc 21 tours. Mais dès les premiers je sens que ma moto manque de puissance. Je termine cette séance matinale en 15 ème position et 3 ème de ma catégorie.

Arrive la session de l’après-midi, j’effectue beaucoup moins de tours car ma moto a énormément chauffé et est à plus 125°.

Je tire tout droit dans le bac à graviers, l’eau du radiateur gicle partout, mon tableau de bord est dans le rouge… Je me dépêche de rentrer au box. Je n’ai pas de mécano, alors seul avec mon père nous démontons la moto, refroidissons le moteur, changeons les roues. Je réenfile ma combi et repars en piste pour quelques minutes histoire de voir comment réagit ma moto.

A l’issue de cette séance, je termine en 17 ème position et 5ème de ma catégorie.

 


Les qualifications du samedi

C’est le jour des qualifs, je suis motivé même si je n’ai pas énormément roulé la veille. Je repars pour les 40 minutes matinales, mais suite aux soucis techniques d’hier, et même si ma R6 ne chauffe plus, elle a toujours une perte de puissance considérable. Je termine 17ème et 5ème de ma catégorie, avec un chrono amélioré et 19 tours.

J’obtiens les mêmes résultats l’après-midi, (de nouveau 17ème et 5ème de ma catégorie). Mon objectif était de faire le maximum de tours (j’en réalise 26) pour maîtriser ce circuit et prendre mes marques avec ma moto.

 

Dimanche, jour de la finale du Championnat

On y est, c’est le dernier jour du championnat, que je joue pour la 2ème place de ma catégorie.

Il est 10h, je mets ma dorsale, enfile ma combi, mets mes bottes TCX, mon casque Shark et mes gants Five. Ma R6 est prête, je pars pour le tour de mise en grille. Je suis boosté par la présence de ma famille et de mon photographe Victor.

Nous attaquons le tour de chauffe et nous plaçons sur la grille de départ. Le feu vert s’allume, c’est parti.

Dès le premier tour un pilote chute, sa moto et pas mal de débris se retrouvent sur la piste. Leur évacuation nécessite le Safety Car. Après avoir effectué un tour derrière ce dernier nous repartons. Mais là 2 pilotes chutent à nouveau,  leurs motos ne sont pas belles à voir, il y a même une roue avant qui se balade sur la piste. Un des deux pilotes est blessé. La direction de course sort immédiatement le drapeau rouge pour stopper la course, mais quelques virages après 2 autres pilotes se percutent, tombent, et l’un d’eux perd son casque devant mes yeux.

Nous sommes tous sous le choc. D’un côté un pilote avec sa moto, de l’autre à quelques mètres un pilote sous sa moto… La situation est dramatique, la course est stoppée. Nous rentrons au box, très inquiets pour Guillaume, le pilote qui a perdu son casque. Il a été héliporté à l’hôpital de Toulouse.

La course reprend pour 11 tours, mais aucun d’entre nous n’arrive à se concentrer, nous sommes troublés et anxieux,  l’un d’entre nous est entre la vie et la mort… Je termine loin et je m’en fous,  ce n’est pas important.

L’après-midi nous sommes prêts pour la seconde manche, et dès la sortie des stands mon embrayage ne fonctionne plus. Retour à la case départ. La course se termine pour moi sans même avoir pris le départ. C’est une grande déception, je termine alors 6ème du Championnat au lieu de terminer 3ème, c’est dommage mais c’est la loi de la mécanique.

A l’issue de ce dramatique week-end, nous avons appris il y a quelques jours le décès de Guillaume. Toutes mes pensées se tournent vers lui et vers sa famille. RIP Champion.

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