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Essai du casque intégral Shoei GT-Air 3  

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Shoei nous a gâté fin 2023, après l’évolution de son modulable haut de gamme, le Neotec 3, le fabricant nippon enrichit sa gamme de casques de grand tourisme avec le lancement de la troisième génération d’une référence déjà bien installée dans le segment du casque GT : le GT-Air 3. Une troisième génération attendue, pleine de nouvelles caractéristiques et de changements par rapport au modèle précédent. Mais a-t-il ce qu’il faut pour devenir la nouvelle référence dans son segment ? On fait le point dans cet article.

Prétentions de l’intégral GTAir 3

Le Shoei GT-Air 3 que nous examinons ici est un casque de tourisme haut de gamme, conçu principalement pour les pilotes adeptes de touring moto. Connue pour sa qualité de fabrication de premier ordre, la marque Shoei a décidé de mettre à jour son GT-Air seulement 4 ans après la lancée de la deuxième version afin de respecter la norme ECE 22-06, nouvelle norme beaucoup plus exigeante, qui a récemment remplacé la norme 22-05. C’est bien sûr le point de départ et la raison de l’update : ce nouveau casque sera plus sûr que l’ancien. Mais comme on peut s’y attendre, Shoei a également profité de l’occasion pour mettre à jour et améliorer le GT-Air dans un certain nombre d’autres domaines. Ce sont donc ces changements que nous allons examiner maintenant.

GT-Air 3 : déballage et inspection 

Il est l’heure de découvrir le casque avec son unboxing. Toujours un vrai plaisir de déballer des casques Shoei, ils respirent vraiment le haut de gamme. Et ce nouveau modèle ne déroge pas à la règle. Les nouvelles lignes de ce GT-Air 3 lui donnent un look très racing, ce qui est plutôt flatteur pour un casque de touring. Et même dans ce coloris uni blanc brillant sobre, les lignes sportives redessinées en soufflerie pour un meilleur aérodynamisme sont bien mises en avant.

On continue le unboxing avec les accessoires. Le casque est livré avec une housse de rangement classique siglée Shoei, plutôt épaisse. On retrouve également dans la boite un film antibuée Pinlock® à monter soi-même, le manuel d’utilisation, un cache nez, une bavette anti-remous, une fiole d’huile de silicone pour lubrifier les joints, ainsi que des autocollants auto-réfléchissants à placer sur le casque (sous peine d’amende si tu déroges au collage !).

Et côté poids ?

Le casque que j’ai dans les mains possède une calotte en M affichée à 1700 gr (vérifiés sur la balance), ce qui le place dans la moyenne haute de ce segment GT (+ 130 gr par rapport à son concurrent direct, le Shark Spartan GT Pro et + 70 gr que le Schuberth S3). 

La nouvelle certification ECE 22-06 est la cause de ce léger « embonpoint ». Le casque est effectivement légèrement plus large et son poids est également quelque peu différent : environ 100 grammes de plus que la génération précédente. 

Des coloris unis, des décos, du choix pour tous

La version unie blanche que j’ai le plaisir de tenir dans les mains, bien que sobre, est vraiment très belle et met bien en valeur ses lignes sportives. Mais si tu aimes un style moins « sage » ou plus visible, avec ses 14 coloris au catalogue, tu devrais pouvoir trouver ton bonheur.

Disponible dans 3 tailles de coques différentes (XS-M/ L/ XL-XXL) pour un ajustement parfait et en 4 tailles de mousses de joues différentes (31, 35, 39, 43 mm), le casque existe dans 14 coloris.

Côté finitions, on est gâté :

– Le GT-Air 3 est équipé d’une coque en AIM (Advance Integrated Matrix), un composite de fibres organiques avec une combinaison multifibres en plusieurs couches assurant une meilleure absorption et une rigidité optimale

– Ecran CNS-1C, incolore et traité anti-rayure, livré avec son film antibuée haute performance Pinlock®, avec verrouillage central pour une manipulation aisée

– Nouvel écran interne solaire QSV-2 élargi, traité antibuée et anti-rayures, filtrant les UV à 99% : champ de vision plus large, moins d’éblouissement distrayant

– Intérieur : coiffe intérieure 3D avec tissu ultra absorbant à séchage rapide, nouveau design de mousses Silent Ride pour une réduction maximale du bruit. Mousses permettant l’insertion des branches de lunettes

– Prédisposé à recevoir le système de communication Bluetooth Shoei Comlink Sena SRL-3, respectant le design du casque et assurant un parfait aérodynamisme

– Ventilation revue pour encore plus de performances et de confort auditif : 2 entrées d’air refermables au niveau du front et du menton et 2 extracteurs d’air à l’arrière

– Système de filtre anti-insecte à l’intérieur

Casque intégral Shoei GT-Air 3 vs GT-Air 2, les différences 

Qu’est-ce que propose de plus ce GT-Air 3 par rapport à son petit frère GT-Air 2 relativement récent ? Les ventilations ont été revues, tout comme l’aérodynamique générale du casque qui a été étudiée en soufflerie. Cette nouvelle coque n’est pas seulement plus esthétique, elle est aussi plus efficace en terme d’aérodynamisme. Le GT-Air 2 était beau, le 3 l’est encore plus ! Un filtre à insectes prend place au niveau de la ventilation de la mentonnière alors que l’écran a été élargi. La jugulaire a également été améliorée. Pour le reste, les fans du GT-Air 2 ne devraient pas être déboussolés et retrouver les qualités connues et reconnues jusque-là.

Essai statique du Shoei GT-Air 3

Il est temps d’enfiler le casque !  C’est Loïc mon conjoint qui réalise le test. Adepte du NXR2 de la marque avec lequel il roule tous les jours, c’est déjà un utilisateur conquit par la qualité des casques Shoei. Il va découvrir et analyser d’un œil nouveau la gamme GT-Air grâce à ce test. 

Confort

Commençons par le commencement pour ce genre de casque : le confort ! Et oui, pour un casque de grand tourisme haut de gamme, conçu pour enchainer les kilomètres, le confort est un aspect primordial. Aucune fausse note de ce côté-là, le premier enfilage confirme le grand confort des mousses. Et si toutefois tu ne te sentais pas complètement à ton aise, saches que Shoei propose plusieurs épaisseurs de mousses afin de personnaliser au maximum le confort intérieur. Du haut de gamme sur-mesure !

Manipulation du GT-Air 3

Première manipulation des différents systèmes sans gants : aucun problème pour remonter, abaisser et clipser la visière dans un premier temps. Place à l’écran solaire intégré. Là encore, le mécanisme est aisé et sans à-coup. Le bouton poussoir « tombe » facilement sous la main, pas besoin de le chercher. Toutefois, il aurait été plus intuitif d’inverser la manipulation. On monte le poussoir pour faire descendre l’écran et on le descend pour le remonter. L’inverse nous aurait semblé plus intuitif… Il semble toutefois assez gros pour être manipulé avec des gants épais. Encore un bon point pour ce GT-Air et la maniabilité de ses différents systèmes.

En ce qui concerne les ventilations, les mécanismes des deux ventilations sur le menton et le front sont très faciles à utiliser, un seul mouvement suffit pour les ouvrir ou les fermer.

Dernière manipulation : l’ajout de lunettes. Et rien à signaler de ce côté, le casque a été conçu pour les porteurs de lunettes. 

Une première découverte statique qui confirme le rang de leader du marché de ce casque. Il est temps de confirmer en essai dynamique ! 

GT-Air 3 : l’essai dynamique 

Au programme de cet essai dynamique : des routes péri-urbaines, du centre-ville embouteillé, et des voies rapides par des matinées très fraiches et sombres ainsi que des après-midis à peine plus chauds de ce mois de janvier ! 

Manipulation des écrans et champ de vision

Dès les premiers tours de roues, la prise en main des différents systèmes est aisée. Aucun problème pour relever la visière ou abaisser/remonter l’écran solaire. Les systèmes sont faciles à trouver et manipuler à une main, et ce, avec les gants d’hiver épais. Nul doute qu’ils le seront tout autant, voire plus, avec des gants été plus fins.

L’écran solaire est également très facile à abaisser/relever. Le bouton poussoir qui permet son mouvement est suffisamment gros pour être manipulé aisément, même avec des gants épais. Sa manipulation reste peu intuitive lors des premiers actionnements mais on s’y fait vite ! 

Pas besoin d’enchainer les kilomètres pour se rendre compte que le champ de vision est vraiment excellent. Et notamment le champ de vision latéral qui permet de limiter les mouvements latéraux de la tête. Le Pinlock® fait son travail par les matinées fraiches, son efficacité n’est plus à prouver. Et sous la pluie, rien à signaler, l’étanchéité est parfaite.

Ce casque est un peu plus lourd que le NXR2 avec lequel Loïc a l’habitude de rouler (+ 300 gr tout de même). Mais l’équilibre général du casque est excellent. Le test s’est effectué sur un 2 roues équipé d’une bulle haute, mais je doute que son comportement soit différent avec une moto dépourvue de protection. Il n’empêche que cela en fait un casque un peu plus lourd que ses concurrents de la même gamme (voir « ses concurrents » plus bas), avec un poids équivalent à son cousin modulable le Neotec 3 (dont tu pourras retrouver l’essai ici). 

A noter donc qu’il est un peu lourd mais également assez large ! « Mauvaise » surprise en voulant le faire rentrer dans l’emplacement prévu du coffre de selle d’un maxi-scooter. Il faut forcer pour le faire rentrer du fait de ses ergots latéraux plus proéminents que sur l’ancienne version. Pas très agréable d’avoir l’impression d’abimer son casque à chaque fois qu’on veut le ranger. Il rentrera aisément dans les top-case à gros volume qui accompagnent bien souvent les motos de la gamme touring. Mais attention aux valises latérales si c’est là que tu as l’habitude de ranger ton casque !

Shoei GT-Air 3, l’insonorisation 

Et bien ce GT-Air 3 ne déroge pas à l’excellente réputation de Shoei de ce côté-là.  Le nouveau design de joues Silent Ride fonctionne parfaitement et te permettra d’enchaîner les kilomètres sans avoir l’impression d’avoir les oreilles qui « zondent » dès que tu t’arrêtes. 

Lors ce test, Loïc n’a pas pu essayer le système le communication Bluetooth, mais nul doute que l’excellent niveau d’insonorisation de ce casque rendra l’expérience d’autant plus agréable.

Côtés ventilations, elles se manipulent très facilement avec les gants. Niveau entrées d’air, les aérations font bien le travail, c’est d’ailleurs quand on les ouvre par temps froid que l’on se rend compte que les aérations fonctionnent bien et que le casque est très bien insonorisé !

Et pour finir, et c’est là que Shoei sait faire la différence : le confort. Autant dans l’enfilage et les premières secondes qu’après le 200e kilomètres de la journée ! Un casque parfait pour enchainer les kilomètres avec style.

Le Shoei GT-Air 3 face à ses concurrents 

Et côté concurrence, comment se place notre GT-Air 3 ? Si on regarde dans la gamme sport-touring, on peut trouver des casques moins chers et plus légers, c’est certain. 

Parlons tarif avant tout, le nerf de la guerre ! Cette version 3 s’affiche tout de même à 599€ en version unie noir ou blanc et jusqu’à 729€ pour les versions proposant un design spécial. Ce tarif le place clairement dans le haut du panier, avec son concurrent direct haut de gamme, le Arai Quantic s’affichant aux mêmes tarifs. Mais au même titre que Arai, le créneau de Shoei est clairement le haut de gamme en proposant des casques toujours extrêmement bien pensés et bien finis. Tu n’es cependant pas obligé de renoncer à cette gamme de casque si ton budget est serré, les « haut de gamme » d’autres marques peuvent s’avérer un peu plus accessibles. Tu pourras regarder notamment les casques suivants dans la même gamme touring sportif : 

 Shark Spartan GT Pro

– HJC RPHA 71 

– Schuberth S3 

– Scorpion EXO 1400 EVO II

Alors, j’investis ou non dans le casque intégral Shoei GT-Air 3 ?

Pour conclure, ce test s’est avéré très positif ! Des normes de sécurité accrues, un design sportif, un confort irréprochable, Shoei sait faire des casques qui s’imposent comme les leaders de leur gamme. Cette qualité à un coût, mais ce casque intégral GT-Air 3 le vaut clairement !

Lucile
Lucile
Passionnée de 2 roues depuis ma plus tendre enfance, j’ai passé mon permis gros cube à 21 ans et écumé les routes de ma Haute-Savoie natale et alentours pendant plus de 10 ans avant de me résoudre à un constat réaliste : essayer de prendre les points de corde sur route est un jeu dangereux pour lequel les cartes "chance" distribuées sont limitées... C’est ainsi que je me suis retrouvée sur piste en 2013 avec mon conjoint lui aussi passionné ! Et autant vous dire que le virus a vite pris et s'est même transformé en passion commune !!! Aujourd’hui ma pratique de la moto se limite à la piste en roulages libres et également compétitions, tout en restant une adepte du 2 roues pour les déplacements pro… Mais en scooter ! Au travers de mes articles, je tacherai donc de mettre à profit mes compétences de professeur (mon métier) et de motarde/pistarde au service d’articles variés pour te partager mes expériences, connaissances, conseils et astuces !
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